Le calcul des effectifs prévisionnels de recrutement pour une zone d’emploi repose sur une méthodologie combinant plusieurs sources et approches statistiques reconnues :

1. Sources mobilisées


  • Enquêtes Besoins en Main-d’Œuvre (BMO) de France Travail : elles recensent chaque année, à partir de questionnaires auprès des employeurs, les intentions d’embauche par bassin, secteur et métier. Par exemple, pour Saint-Quentin, la BMO 2025 indique 2 475 projets de recrutement, avec une ventilation par métiers et secteurs.
  • Projections INSEE et DARES : elles modélisent l’évolution de l’emploi à court et moyen terme à partir d’équations macroéconomiques (liant emploi et activité économique) et d’étalonnages basés sur les réponses aux enquêtes de conjoncture. Les projections à horizon 2030 intègrent les créations/destructions nettes d’emplois, les départs en fin de carrière et les mobilités géographiques.
  • Données URSSAF et Service Public : elles servent à calculer les effectifs moyens annuels (EMA) et mensuels (EMM) en équivalent temps plein (ETP), à partir des déclarations sociales nominatives (DSN) des entreprises.

2. Méthode de calcul


  • Effectifs de base
    Calcul de l’effectif moyen annuel (EMA) : somme des effectifs moyens mensuels (EMM) sur l’année, divisée par 12. Les EMM sont obtenus en additionnant les ETP de chaque salarié, ajustés selon leur temps de travail réel.
  • Projection des besoins de recrutement
    Addition des flux : les besoins de recrutement sont la somme des créations/destructions nettes d’emplois, des remplacements liés aux départs en retraite, et des effets de la mobilité géographique.
    Ventilation sectorielle et par métier : les intentions d’embauche sont réparties selon les réponses des employeurs (enquêtes BMO), puis affinées par des modèles INSEE/DARES tenant compte des tendances économiques et démographiques locales.
    Prise en compte des difficultés de recrutement : une pondération peut être appliquée selon la part des projets jugés « difficiles » ou « non saisonniers ».
  • Ajustements et consolidation
    Croisement des sources : les résultats sont consolidés en croisant les données d’intentions d’embauche (BMO), les projections macroéconomiques (INSEE/DARES) et les effectifs réels (URSSAF/ DSN).
    Comparaison avec l’évolution régionale/nationale : pour garantir la cohérence, les projections locales sont rapprochées des tendances régionales (ex : 30 % de renouvellement de l’emploi en Hauts-de-France d’ici 2030).

3. En résumé


La méthode combine :

  • Données déclaratives des entreprises (effectifs et intentions),
  • Modélisation statistique (créations/destructions d’emplois, départs en retraite, mobilité),
  • Ajustements selon la conjoncture et les difficultés de recrutement.

Cette approche permet d’approcher les besoins de recrutement pour la période 2025*2030, adaptés aux spécificités locales, et validés par le croisement de plusieurs sources publiques reconnues.

4. Limites